Voyage à Madère

Septembre 2016
8 jours
4

Guides touristiques, cartes routières, brochures, internet...

Il nous suffit de lire quelques pages, de regarder quelques articles ou photos pour se dire : "vivement que cela arrive !"

Au fil des jours, notre voyage se peaufine. Visites de musée, de villes, fêtes locales, randonnées, ...

J1
soirée

Départ de Toulouse

Une folle envie d'ailleurs... un furieux désir de découverte...

Nous voici au départ de notre périple d'une semaine vers l'exploration de Madère. Archipel portugaise située dans l'océan atlantique au large du Maroc, composé d'une île principale portant le même nom et de petites îles inhabitées pour la plupart.

En route avec notre paquebot des airs ! Moyenne d'âge des passagers : 80 ans... nous sommes tombés avec des tours opérator

Nous avons déjà hâte d'y être pour découvrir paysages, architectures et civilisation locale.

Notre portugais étant inexistant, nous espérons pouvoir nous débrouiller avec notre anglais qui est plus que rouillé... Oublions l'espagnol pour ne pas faire d'affront aux portugais 😀.

Direction Santo Da Serra

Nous voilà arrivés à Madère sain et sauf !

Malgré l'obscurité, nous observons la mer durant notre descente, et l'on se demande si nous allons atterrir ou amerrir ...

Je vous avoue que je fus très inquiet de savoir que l'aéroport de Funchal est l'un des plus dangereux et techniques pour les pilotes ! Me voilà sur la terre ferme, rassuré 😀. Surement que d'atterrir de nuit a beaucoup aidé...

Direction l'hôtel afin de se reposer pour attaquer la première journée d'aventure !

J2

Direction le Pico do Arieiro par le col de Poiso

Le col de Poiso culmine à 1400 mètres d'altitude. Nous nous retrouvons très vite dans un brouillard épais qui nous donne tout de même un beau paysage d'une forêt dense que nous traversons en direction du Pico do Arieiro, troisième pic de l'île s'élevant à plus de 1816 mètres.

Dans les environs de Poiso, il existe des Poço da Neve, (puits de neige), puits de basalte de huit mètres de profondeur où fut stocké autrefois la neige pour la transformer en glace. Dans l'ancien temps, la glace était un luxe réservé aux commerçants et hôtels de Funchal, qui se faisaient livrer celle-ci à dos d'homme. Nous n'avons malheureusement pas pu en apercevoir dans ce brouillard...

Après un petite hésitation, nous décidons de vaincre les éléments et d'affronter les fameux pics légendaires de Madère, let's go to Pico Ruivo !!! 1861 m d'altitude 5300 m depuis le fond de l'océan.

Si l'on occulte le vent, la pluie, le brouillard, nous avons cependant des panoramas inoubliables !    
C'était donc bien vrai, la lampe de poche est indispensable pour traverser les montagnes 😀
Nous sommes récompensés de nos efforts, le soleil fait son apparition et nous offres de beaux souvenirs... 

Direction Porto Da Cruz en passant par Ribeiro Frio

Littéralement "Port de la croix", cette petite ville de la côte Est doit son nom aux premiers explorateurs qui érigèrent en 1420, une croix pour marquer la présence du port. Depuis le XVIe siècle, des moulins furent construits pour extraire le jus de la canne à sucre. Aujourd'hui à Porto Da Cruz, se trouve l'une des deux distilleries encore en activités sur l'île : la "Companhia Dos Engenhos Do Norte".

Retour à Santo Da Serra

Sur la route du retour, le ER102 menant au Boca (Col) da Portela, nous offre une vue imprenable du Penha de Aguia (Rocher de l'aigle) et de Porto Da Cruz.

Après une journée bien remplie, riche en émotions, nous retournons à l'hôtel pour un repos bien mérité.

Un conseil si le cœur vous en dit, lors de votre voyage à Madère empruntez les petites routes plutôt que les grands axes qui sont généralement sous terre, donc aucun paysage !

Madère, l'eldorado des randonneurs !

Cet archipel perça la surface des eaux de l'Atlantique il y a plusieurs millions d'années. Ce n'est qu'au XVe siècle que l'homme découvre Madère. Deux explorateurs, J. G. ZARCO et T. V. TEIXEIRA, débarquent en 1418, sur l'île de Porto Santo, qui plus tard découvriront la terre principale de Madère, qui fut alors le premier territoire colonial du Portugal.

<= Le drapeau de Madère : la croix représente l'ordre du Christ, ancien ordre militaire et religieux.

Au fil du temps, durant le XVIIe siècle, les courtiers britanniques prennent une grand part de l'économie de l'île. De nos jours, et depuis les années 1976, Madère mise énormément sur le tourisme.

Côté climat, selon les scientifiques, pas loin de dix micro-climats différents sont présents sur l'île. Simplifions les choses en concluant que nous avons un nord de l'île humide, venteux et brumeux tandis que la côte sud va être peu pluvieuse, ensoleillée avec des températures douces.

Sur l'île aux fleurs, une grande biodiversité ; 7571 espèces de faune et de flore dont 1419 espèces endémiques (c'est-à-dire que l'on trouve uniquement sur l'archipel de Madère).

J3

Faial

Penha de Aguia, Faial 

Santana - Levada do Caldeirao Verde

Santana et les casas de colmo, maison traditionnelle en paille avec une structure en bois et un toit en chaume, elle est en forme de "V" inversé.

Nous partons alors vers le Caldeirao Verde, le chaudron vert. Une randonnée le long d'une levada sans de grande difficulté (17,88 km - 5h - 350 m de dénivelé) et offrant de superbes panoramas.

La levada du chaudron vert date du XVIIIe siècle et irrigue Faial et Santana.

Levada : 1400 km au total réparti sur l'ensemble de l'île. Certains sont privés, d'autres publics. Près de cinq siècles pour passer du nord au sud. Les levadas sont des canaux traversant monts et vallées, servant à irriguer les terres paysannes. Les levadeiros sont les personnes gérant leur fonctionnement en ouvrant les vannes, cheminant ainsi l'eau sur les différentes parcelles. Dans le temps, les levadeiros soufflaient dans un buzio (coquillage), pour prévenir de l'arrivée de l'eau. En fonction de la surface de leur parcelles, du type de culture, les paysans avaient droit à un nombre de minutes d'irrigation limitées. De nombreuses querelles entre les hameaux et les familles éclatèrent allant jusqu'à bloquer ou dévier certaines levadas.

Nous découvrons au fur et à mesure de notre balade la faune et la flore madèrienne.

A certains endroits, une odeur d'ail  nous titille les narines...

Nous arrivons enfin au bout d'environ 9 km au chaudron vert. Nous comprenons alors pourquoi un tel nom. Nous avons l'impression d'être à l'intérieur d'une grande marmite de végétation dans laquelle se déverse une cascade tel un cuisinier qui verse un liquide dans un chaudron !

Sao Jorge et Arco de Sao Jorge

Sur notre route en direction d'Arco de Sao Jorge, nous visitons pour la première fois une église de Madère. Selon différents guides, cette édifice dédié à Saint Georges serait le plus beau de la côte Nord car il fut construit en 1761 par le riche évêque de Funchal possédant une maison de vacances à Sao Jorge. Il demanda à un célèbre artiste canarien, José Antonio De Costa de peindre l'intérieur.

A Arco de Sao Jorge, passage par la roseraie comprenant pas moins de 17 000 rosiers et autres espèces.

Direction Sao Vicente par Ponta Delgada

Fin d'une journée riche en couleur et en goût avec un très bon restaurant le soir avec vue sur la mer : Quebarmar.

Les rebelles. Voici la réputation des habitants de Sao Vicente durant les années 1844 - 1868. La population locale touchée par des invasions de sauterelles, par des épidémies de choléra, subissant la création de taxes et impôts par les autorités, lança une émeute durant l'année 1868. Émeute durant laquelle la population brûle les registres et jette à la mer les outils et poids de mesure.

J4

Porto Moniz

Sur notre route, nous apercevons le Veu da Noiva (le voile de la mariée). La légende locale raconte qu'une fille venant de se marier serait tombée de la falaise en s’enfuyant avec son mari, d'où le nom de cette chute d'eau.

Les piscines naturelles de Porto Moniz. Donné comme étant l'attraction numéro un du nord de l'île, nous y sommes allés en bons touristes.

Avant de faire trempette dans l'océan, nous décidons de visiter l'aquarium installé au beau milieu d'un ancien fort militaire. Nous pensions voir de grands bassins et voir une multitude de poissons. Pour résumer cette visite, il s'agit bien là, comme l'on dit vulgairement, d'un attrape couillons... Nous le déconseillons donc.

Nous voici parti pour profiter de quelques rayons de soleils, d'une eau à 20°C rafraîchissante et des odeurs d'écumes de l'océan. Direction les piscines naturelles.

De bonnes sensations quand la vague nous submerge 😀

Ponta Do Pargo

Après cette petite baignade revigorante, nous traversons le Nord-Ouest de l'île en direction de Ponta Do Pargo et de son phare (farol) célèbre pour son panorama unique.

Lors de notre passage à Ponta Do Pargo, nous avons eu le plaisir de nous retrouver en plein milieu d'une fête locale, la fête de la pomme. Pomme de terre, pomme, patate douce, etc... des artisans et agriculteurs de la région vendent leurs produits sur le son d'un fado, chant traditionnel portugais.

Nous goûtons bien évidemment ces produits locaux comme le "Bolo do Caco" : le pain traditionnel de Madère, à base de patate douce cuit sur la pierre, tartiné avec du beurre, de l'ail et des fines herbes. Un vrai régal ! Nous nous hydratons avec le cidre régional, le sidra de Madeira.

Nous avons mangé tellement vite le Bolo do Caco que nous n'avons pas eu le temps de le prendre en photo ! (Image google) 

Jardim Do Mar

Sur la route de notre dernière destination de la journée, Estreito Da Calheta, nous passons par Jardim Do Mar. Une petite ville au bord de l'océan avec des rues étroites fleuries et de belles maisons avec vue imprenable sur l'horizon.

Nous quittons ce bord de mer somptueux pour nous rendre à notre hôtel. Nous voyons qu'il nous reste un peu de temps et nous décidons alors de faire un décroché par Calheta, où se situe le deuxième moulin à sucre encore en activité sur l'île, la Sociedade dis Engenhos da Calheta. Construit en 1901, aujourd'hui ce moulin produit essentiellement du rhum et du sirop de canne. Nous visitons, apprenons les différentes étapes de fabrication et bien sûr nous achetons un Bolo de Mel pour continuer notre découverte de la gastronomie madèrienne.

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Nous finissons donc la journée en rejoignant une magnifique Quinta, très bien située en face de la mer et au beau milieu des vignes. Une belle photo pour clôturer la journée...

J5

Paul da Serra

Au programme de cette journée, randonnée sur le long de la levada des vingt cinq sources, située au départ de Rabaçal, sur le plateau Paul da Serra.

Levada do Risco (du risque), passage fermé car trop dangereux. 

Malgré les terribles incendies qui ont touchés Madère, la nature reprends vite ses droits ! Nous sentons encore les odeurs de brûlé et la chaleur de la terre. Très rapidement, nous voyons que les fougères repoussent au milieu des cendres et quelques fleurs font déjà leur réapparition. La force de mère nature !!!

Nous retournons paisiblement à notre magnifique Quinta en passant par le col de l'Encumeada, par une petite balade dans la ville de Ribeira Brava, où nous sentons que nous nous rapprochons de la capitale. La civilisation se fait plus dense que sur le reste de l'île. Nous terminerons cette belle journée par un moment détente au bord de la piscine suivi d'un repas pour peaufiner la découverte de la gastronomie portugaise.

Quinta das Vinhas 
J6

Cabo Girao

"Vous vous trouvez à 580 mètres au-dessus du niveau de la mer." De quoi donner des sensations fortes... Une des falaises les plus vertigineuses d'Europe offrant un panorama magnifique.

Camara de Lobos

Traduire "La chambre des loups", peut être parce qu'il fut un temps où dans cette région il y avait beaucoup de phoque moine, les "loups". Cette petite ville de pêcheurs connaît également un grand succès pour Winston Churchill qui trouva ici son lieu favori pour ses peintures. Il est vrai que la vue du port avec les bateaux colorés est très appréciable. On peut également voir les falaises de Cabo Girao sous un autre angle.

Le Miradourou de Eira do Serrado

Ce miradourou (point de vue), nous offre une vue imprenable sur Curral das Freiras, une ville construite au beau milieu du cratère principal de l'île.

Curral das Freiras

Direction Monte, quartier de Funchal, notre dernier hôtel, déjà 😦... Nous décidons avant de nous rendre à l'une des visites phares de Funchal, le Jardim Botanico de Madère.

J7

Réveil aux aurores pour embarquer sur le ferry de 8h en direction de Porto Santo. 2h30 de traversée et une journée complète sur la deuxième île principale de l'archipel de Madère.

Nous profitons du lever du soleil et d'une belle vue sur l'océan et l'horizon qui court à perte de vue.

Vue sur la baie de Funchal. 
Arrivée sur l'île. 
Plage de Porto Santo et ses eaux turquoises. 
Retour sur Funchal de nuit. 
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Profitant du soleil pour prendre des couleurs et écouter le bruit des vagues venant s'échouer sur le sable et les galets, nous retournons à notre hôtel pour la dernière nuit sur Madère.

Nous sommes un peu déçus de Porto Santo qui est une île beaucoup trop touristique à notre goût et une plage qui n'est pas extrêmement paradisiaque comme le dise les livres. Cela reste tout de même très joli. Nous sommes restés sur le bord de mer et peut être qu'il est nécessaire d'aller plus loin dans les terres pour échapper au côté touristique. Cela donnera l'occasion d'y retourner 😀.

J8

Funchal. Un contraste important entre cette ville, la capitale avec ses 120 000 habitants, et le reste de lîle. Nous nous retrouvons au milieu de la jungle urbaine telle une ville de métropole. Nous avons l'impression que toute la vie de l'archipel se concentre ici.

Nous commençons notre visite par le marché le plus célèbre de Funchal, le marché des Laboureurs. Il est conseillé d'y aller le matin pour éviter la horde de touristes l'après-midi. Une multitude des fruits et légumes régionaux, de bric-à-brac par-ci par-là, des gens en costume traditionnel madèrien. L'un des artisans nous fait goûter ses produits : fruit de la passion avec plusieurs déclinaisons (gôut banane, citron, tomate), des fruits exotiques, etc... Nos papilles d'émerveillent... Au rez-de-chaussé, nous retrouvons les poissons péchés durant la nuit : sabre noir, thon, poulpe...

Marché des Laboureurs 
Les azulejos du marché

Nous continuons notre balade urbaine en empruntant la rue Sainte Marie, la plus veille de Funchal, tracée en 1430, où les habitants tentent de redonner du charme en décorant les portes des maisons et commerces.

Durant le XVIe siècle, Funchal fut attaqué de nombreuses fois par les pirates de toutes nationalités. Pour renforcer son système de défense, en 1614, la ville construit le fort "Santiago" (Saint Jacques).

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Eglise du Collège, construite au XVIIe siècle. Décorée dans le moindre centimètre carré. 

Pour enrichir notre culture religieuse, nous visitons également le musée d'art sacré. Pas de photographie autorisée ici. Ce musée constitue le conservatoire du patrimoine religieux de Funchal. Un grand musée avec énormément d’œuvres en tout genres : peintures flamandes de 1520, sculptures, orfèvrerie, etc...

Sur cette même lancée, nous découvrons la Quinta des Croix. Durant cette visite, on est plongé dans l'univers aristocratique du XVIIIe et XIXe siècle. Mobiliers d'époque, vaisselles, tableaux représentants des lieux de Madère, le jardin...

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"Loja do Cha". Ceci est une adresse à retenir. Il s'agit d'une maison de thé proposant une grande variétés de thé avec des associations intéressantes. Nous nous installons, à l'anglaise autour d'un délicieux breuvage accompagné d'une part de gâteau maison à l'orange (une part portugaise, grosse part donc 😀). Nous vous conseillons le rooibos menthe chocolat, un délice !

Nous nous remémorons ainsi les bons moments, les jolis paysages, les belles découvertes que nous avons fait sur les huit jours merveilleux que nous avons passés sur cette île de Madère.

Nous voilà de retour, le soir du huitième jour, vers l'agence de location de voiture. Valises faites, quelques petits souvenirs gastronomiques en guise de repas, nous nous dirigeons vers l'aéroport. Le départ de nuit nous offre une dernière vue imprenable sur l'archipel de Madère, avec ses lumières par milliers, pour nous laisser encore un peu des étoiles pleins les yeux pour se remémorer notre séjour et graver de superbes souvenirs dans nos mémoires. Nous avons découvert une formidable île avec une culture enrichissante et une population tout aussi accueillante.

Si nous devions choisir une dernière photo pour résumer notre voyage et illustrer notre vision de l'archipel, nous illustrerons celle-ci :

Et toutes les autres ...

Un grand merci pour votre lecture et en espérant que nous vous avons donné l'envie de découvrir cette archipel de Madère.